Mercredi 27 mars la commission des Finances a examiné la Proposition de loi du groupe Les Républicains visant à rétablir le pouvoir d’achat des Français. Une occasion ratée pour LR de démontrer sa maîtrise du dossier.
En effet, au-delà des incertitudes de chiffrage et de quelques contradictions, il est notable que les articles proposés concernant l’impôt sur le revenu et le quotient familial sont essentiellement à destination des classes aisées et très aisées, qui ne manquent pas de pouvoir d’achat.
Au sujet de la CSG, Joël Giraud a rappelé en commission que le groupe majoritaire et ses alliés étaient déjà revenus en partie sur la hausse pour les retraités et surtout, que cette mesure visait à soutenir le pouvoir d’achat des actifs du secteur privé ce qui en toute logique conduirait en cas d’adoption de la proposition LR à revenir sur la hausse du salaire net qu’ont constaté sur leur feuille de paie dix-huit millions de salariés du privé – ce qui n’est pas cohérent avec l’intitulé même de leur proposition de « rétablir le pouvoir d’achat ».
Au demeurant, le Rapporteur général s’est félicité avec humour que le groupe LR contribue ainsi au Grand Débat National, même s’il a regretté qu’il ne présente dans la foulée des mesures de financement des 20 à 25 milliards d’euros de mesures proposées.
PARIS, 27 mars 2019 (AFP) – Une proposition de loi des députés LR visant à annuler la désindexation sur l’inflation des pensions de retraite et la hausse de la CSG de janvier 2018 pour l’intégralité des retraités a été rejetée mercredi en commission.
Le coût de ces annulations devrait être compensé par des économies sur « les dépenses publiques », selon les auteurs de la proposition de loi destinée, selon eux, à « rétablir le pouvoir d’achat » et remédier au « sentiment d’injustice » vécu notamment par les « gilets jaunes ».
La désindexation des retraites et la hausse de la CSG décidées par Emmanuel Macron avaient soulevé la colère des retraités et leur annulation fait partie des demandes de « gilets jaunes » et de participants au grand débat.
« La situation de trouble dans laquelle se trouve notre pays depuis plusieurs mois traduit évidemment un malaise profond dont les racines sont sans doute multiples, mais que les inquiétudes de nos concitoyens liées à l’évolution de leur pouvoir d’achat ont réellement cristallisées », a fait valoir le président de la commission des finances Éric Woerth (LR) qui porte le texte.
Le rapporteur général du Budget Joël Giraud (LREM) a, lui, dit rester « sur (s)a faim » quant aux mesures de financement de la proposition LR, pointant aussi des « désaccords politiques majeurs » sur certains points du texte.
Tous les articles de la proposition de loi qui sera au menu de la prochaine « niche parlementaire » LR ont été rejetés en commission.
D’autres textes que le groupe défendra aussi le 4 avril dans l’hémicycle, ont été rejetés : celui visant à lutter contre la surrèglementation dénoncée comme « un frein à la compétitivité des entreprises », et une autre proposition pour soutenir le fonctionnement des services départementaux d’incendie et de secours (SDIS) et valoriser la profession de sapeur-pompier professionnel ou volontaire.
La dernière proposition de loi LR défend la création d’un répertoire des maladies rares et orphelines. Son examen n’avait pu être achevé lors de la « niche » LR d’octobre 2018. chl/pr/ib/swi