Lu sur ledauphine.com : « Députés, sénateurs, les ennemis du peuple ? »

Patricia Gallerneau est morte début juillet, à l’âge de 64 ans, emportée par un méchant cancer. Qu’on accorde au moins à ses proches le droit de se recueillir en paix. Mais non. Ce week-end, en Vendée, la permanence de la défunte députée MoDem a subi d’indécentes dégradations.

Voici la variante moderne de “J’irai cracher sur vos tombes”. Les tagueurs anonymes prétendent s’exprimer au nom de Steve, le jeune homme noyé à Nantes dans des circonstances troubles. Tu parles ! La Bêtise n’en possédant aucun, c’est le sigle de l’Anarchie qui revendique l’action minable à La Roche-sur-Yon. Ni Dieu, ni maître, ni respect pour quiconque. On le remarquait déjà au printemps, avec le slogan “Suicidez-vous !” lancé à la face des jeunes policiers chargés d’encadrer les manifestations.

La haine du flic s’accompagne maintenant d’une détestation des parlementaires. Lesquels, au dernier sondage, recueillent une « mauvaise opinion » chez près de 70 % des Français. Comme si les écarts de quelques brebis galeuses, qui relèvent de la justice, suffisaient à discréditer tout le “troupeau politique”.

Le rejet global des élus, maires exceptés, met à mal le socle républicain déjà fragilisé par mille et une secousses. Emmanuel Macron, par le dialogue et l’empathie que promettait sa campagne, ferait bien de vite resserrer les rangs de la Nation. Sinon…

Où va une démocratie, quand le peuple en vient à ne plus reconnaître ses représentants ? Peut-être vers un scénario à l’Italienne. Dans la Botte, le mépris vis-à-vis de la classe dirigeante tourne au vinaigre. Un populiste sans vergogne y réclame désormais les « pleins pouvoirs ». Demain, si son coup réussit, on l’appellera Benito.

Par Gilles Dibernardi

Article original à retrouver ici