Cérémonie de la Sainte-Barbe départementale à Montdauphin

La Sainte-Barbe du corps départemental des Sapeurs-Pompiers des Hautes Alpes et du Centre d’Incendie et de Secours de Guillestre s’est tenue le 7 décembre à l’Arsenal du Fort de Montdauphin sous le commandement du Colonel Moreau, en présence du président du SDIS 05 Marcel Cannat, de la Préfète Cécile Bigot-Dekeyzer et des deux députés des Hautes-Alpes Joël Giraud et Pascale Boyer. Au-delà de la prise d’armes, des remises de médailles et galons et de ce grand rassemblement convivial de la famille des sapeurs-pompiers professionnels et volontaires, ce fut l’occasion de rendre un nouvel hommage à Gil Fiorletta, maire de la place forte depuis 1995 récemment emporté par la maladie.

Le député Joël Giraud s’est également rendu à la cérémonie de la Sainte-Barbe le dimanche 9 décembre à L’Argentière-La Bessée en présence du maire Patrick Vigne et du chef de centre Gilles Taverna.

Modèle en Europe, l’organisation en France de la sécurité civile repose sur une pluralité de statuts. Cette diversité se reflétant particulièrement chez les sapeurs-pompiers : parmi les 246 800 sapeurs-pompiers, on compte 40 600 (16%) professionnels, 12 300 (5%) militaires et 193 800 (79%) volontaires. Le volontariat est ainsi un pilier du corps des sapeurs-pompiers ; ils réalisent 66% des interventions (1 toutes les 7 secondes).

Ce modèle du volontariat est malheureusement pris dans un effet de ciseau : si les « besoins » de secours se font croissants, il est de plus en plus difficile pour les sapeurs-pompiers volontaires de concilier leurs vies professionnelle et personnelle, et le volontariat. Le 6 octobre 2017, le Président de la République s’engageait à défendre « farouchement le modèle reposant sur le volontariat qui n’est ni du salariat ni du bénévolat ». Volontariat notamment menacé par la directive européenne sur le temps de travail.

Le ministre de l’Intérieur a présenté, lors du 125ème congrès national des sapeurs-pompiers en septembre dernier à Bourg-en-Bresse, un « plan d’action pour le volontariat » qui compte 37 mesures, inspirées des conclusions de la mission volontariat, dont la moitié seront mises en œuvre avant avril 2019. Ces mesures couvrent trois axes :

  • attirer et susciter des vocations, et notamment des vocations dans des publics sous-représentés chez les SPV : des femmes, mais aussi des jeunes issus des quartiers prioritaires ;
  • fidéliser et mettre le sapeur-pompier volontaire au cœur du dispositif ;
  • diffuser les bonnes pratiques et s’assurer de l’utilisation de tous les outils mis à disposition.

Au-delà, le gouvernement s’est engagé à :

  • un renforcement des moyens nationaux de la sécurité civile avec :
    • augmentation du budget 2019 de la sécurité civile de 1,5 %, pour s’établir à 486 M€ : + 7,4 millions d’euros ;
    • livraison du premier avion multi-rôle DASH au 1er semestre 2019. La livraison de 5 autres avions est prévue au cours du quinquennat ;
    • poursuite de la modernisation des moyens nationaux (formations militaires de la sécurité civile et démineurs) : + 4,8 millions d’euros ;
    • poursuite de l’équipement des départements en système d’alerte des populations : 5,8 millions d’euros.
  •  des mesures concrètes pour améliorer le secours d’urgence aux personnes (SUAP):
    • réduction du temps d’attente des sapeurs-pompiers dans les services d’accueil des urgences, parfois déraisonnable alors qu’ils doivent assurer la couverture opérationnelle de leur secteur ;
    • refonte des conditions d’intervention des sapeurs-pompiers, notamment en cas de carence ambulancière : s’orienter vers la possibilité pour les SDIS de ne mobiliser que 2 sapeurs-pompiers sur les missions de simple assistance, au lieu de 3 aujourd’hui ;
    • instauration d’organes de concertation obligatoires entre ARS, SDIS et SAMU au niveau départemental ;
    • association des SDIS sur les réflexions en cours concernant l’évolution de la stratégie médicale et de la cartographie médicale ;
    • feuille de route commune aux ministères de l’intérieur et des solidarités et de la santé pour préparer la mise en place du numéro unique 112 simplifiant l’accès de nos concitoyens aux services d’urgence. Les sapeurs-pompiers basculeront progressivement sur NexSIS 18-112, système national unifié vertueux, qui permettra un traitement plus efficace des appels et des opérations de secours ;
    • mise en place du plan volontariat, pour mieux accompagner les volontaires dans leur engagement.
  • assurer la sécurité des sapeurs-pompiers dans l’exercice de leurs missions avec l’expérimentation à venir de cameras piétons dans les SDIS pour prévenir et dissuader les agressions commises à l’encontre des sapeurs-pompiers.

Enfin, l’arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne du 21 février 2018, se référant à la directive sur le temps de travail de 2003, a pu susciter des craintes légitimes sur la pérennité du statut de sapeur-pompier volontaire.  Le Gouvernement s’est engagé à exploiter, en la transposant, les dérogations permises par la directive sur le temps de travail. Un décret devrait ainsi être publié dans les prochains mois et permettra aux volontaires de continuer à concilier leur engagement et leur activité professionnelle. Une démarche doit être engagée auprès des autorités européennes pour consacrer le caractère spécifique du statut de sapeur-pompier volontaire.

Volontaire ou professionnel, civil ou militaire, les sapeurs-pompiers sont un témoignage poignant de l’esprit de dévouement et du sens du devoir qui continuent d’animer notre nation. Les défis sont immenses mais les sapeurs-pompiers prouvent, au quotidien et de façon désintéressée, qu’ils sont exemplaires pour les relever. Une société qui s’engage comme le font les pompiers est une société plus résiliente, plus unie et, par conséquent, plus forte.

article du Dauphiné Libéré

Reportage Michel Toupet pour DICITV (télévision des Alpes du Sud – dici.fr)