POLITIQUE / Le Premier ministre Édouard Philippe a tenté jeudi de désamorcer la grogne des retraités sur le pouvoir d’achat en promettant un geste fiscal pour 300.000 d’entre eux, qui seront exemptés à partir de 2019 de la hausse de la CSG. Un geste salué par le rapporteur général du budget, Joël Giraud.
Les retraités « ne sont pas mal aimés du tout », a assuré Édouard Philippe sur France Inter, ce jeudi, en défendant la hausse de 1,7 point de CSG entrée en vigueur au 1er janvier 2018. Finalement, le chef du gouvernement a annoncé une « mesure de correction » qui concernera « 300.000 personnes », « qui n’auront pas à payer cette augmentation de la CSG dans les années qui viennent. » Un « effort » pour le gouvernement de « 350 millions d’euros », a précisé Édouard Philippe.
« C’est une mesure de justice sociale qui permet d’ajuster un dispositif qui n’avait évidemment pas vocation à pénaliser les plus fragiles de nos concitoyens », Joël Giraud.
Joël Giraud qui rappelle que « dès le mois de mars dernier » puis dans son rapport sur l’application des mesures fiscales en juillet, avait jugé « légitime » l’inquiétude exprimée par certains retraités. « Ces derniers étaient exposés à la hausse de la CSG alors que leur niveau de revenus se situait juste au-dessus celui retenu pour l’application du taux plein. »
Une histoire de seuil
Actuellement, 60% des retraités sont concernés par la hausse de la CSG, mise en place pour compenser la suppression des cotisations salariales. Joël Giraud qui dans le cadre de la préparation du projet de loi de finances, avait étudié cette question et identifié un seuil (14.000 euros) pour l’assujettissement à la CSG et la CSG à taux réduit. Une proposition que le député avait assortie d’un avertissement : « un tel relèvement nous placera au-delà des 100.000 bénéficiaires. »
Face aux critiques le Premier ministre a donc retenu deux seuils : 14.404 euros pour une personne seule et 22.051 euros pour un couple, permettant ainsi à 300.000 couples de bénéficier d’un geste du gouvernement. Un arbitrage que Joël Giraud a accueilli avec « satisfaction. »
A.Cam