Créé le 2 janvier pour favoriser les trajets “ domicile-travail”, le train qui part de la gare de Briançon à 6 h 58 pourrait être supprimé. Par manque de clients ou par manquement de la SNCF ?
Même ceux qui l’aiment… ont du mal à prendre le train. À cause d’une grève des cheminots à Dijon ces derniers jours, le train de nuit Briançon – Paris – Briançon n’a pas circulé pendant le pont de l’Ascension. Mais une autre suppression, définitive cette fois-ci, de train se profile à l’horizon : le trajet Briançon (6 h 58) – Gap (8 h 10) pourrait ne pas passer l’été. Mis en circulation le 2 janvier , ce créneau pourrait disparaître des grilles SNCF à la rentrée, quelques mois seulement après la création du sillon.
Officiellement, la SNCF n’a rien communiqué sur le sujet. Rien confirmé, donc. Mais les usagers du matin, eux, ont déjà entendu ces bruits de couloir sur le quai de la gare. Certains craignant même de ne pas pouvoir conserver leur emploi. De quoi mettre le député des Hautes-Alpes en colère. Joël Giraud, usager régulier du train et poil à gratter de la SNCF, ne compte pas laisser faire… sans rien dire. C’est d’ailleurs lui qui avait convoqué les médias le 2 janvier et alerté les usagers sur les réseaux sociaux pour communiquer sur la création du train de 6 h 58. Son inquiétude à l’époque : que les clients briançonnais ne soient pas, ou peu, mis au courant de la nouveauté. « Ce train est totalement confidentiel. Je crains que la SNCF ne tire argument de sa mauvaise fréquentation pour en proposer la suppression », s’inquiétait-il à l’époque.
Encore une grosse colère du député contre la SNCF
Moins de six mois ont passé et la crainte du député semble se confirmer. « La SNCF n’a jamais accepté que la Région lui impose de créer ce train pour les trajets domicile-travail. Pourtant, la SNCF disposait du matériel et du personnel sur place puisque les agents, arrivés la veille, étaient en repos à Briançon avant de retravailler sur le train Briançon – Valence un peu avant 11 heures »
Sur le plan logistique et ressources humaines, le train de 6 h 58 est donc en mesure de circuler. Mais le monde cheminot n’a jamais été très emballé. Le député Giraud accuse même la SNCF d’avoir « donné la consigne de le faire circuler confidentiellement pour mieux justifier de sa non-fréquentation et, surtout, de privilégier le car qui circule dans le même créneau horaire ».
Malgré tout, la fréquentation ne semble pas au rendez-vous selon des comptages de passagers effectués par la SNCF. Le service, jugé non rentable par l’opérateur faute de clients, va-t-il survivre au couperet financier ? « J’ai alerté Chantal Eyméoud, vice-présidente de la Région, pour qu’elle contrecarre cette volonté. Il y a des gens qui ont pris des boulots à Gap en fonction de ce nouveau train. S’il était supprimé, on aurait encore des emplois non pourvus »