Emmanuel Macron a choisi notre département, hautement représentatif en matière de gestion de l’eau, pour présenter un ambitieux plan qui se décline en cinq axes majeurs : sobriété, anti-gaspillage, réutilisation des eaux usées, transformation du modèle agricole, et tarification progressive.
Le Président de la République à Savines-le-Lac, sur les rives du lac de Serre-Ponçon, en présence du président de région Renaud Muselier, du préfet des Hautes-Alpes, de nombreux élus régionaux, départementaux et locaux, et des trois parlementaires haut-alpins, pour présenter un grand et ambitieux plan eau. Tout un symbole.
Entre la sécheresse de 2022 et un lac de Serre-Ponçon historiquement bas, des usages de l’eau très divers qui posent la question du partage et de la gouvernance, et des acteurs économiques, politiques et institutionnels qui se sont pleinement mobilisés avec des changements de pratiques et des assises départementales de l’eau lancées au début de l’année, lesHautes-Alpes font figure de cas d’école.
Le plan présenté par le Président de la République doit justement permettre à notre pays de faire face à ces enjeux et en particulier à une baisse de 30 à 40% des ressources en eau d’ici à 2050. Après la sécheresse de l’été dernier, près de 700 communes ont par exemple été privées d’eau potable et alimentées par camion-citerne ou bouteilles. Le gouvernement a donc engagé 100 millions d’euros sur l’année pour ces communes isolées, qui sont nombreuses dans nos montagnes, notamment dans le Champsaur.
Au-delà de l’urgence, il faut prévoir et investir avec un objectif de sobriété clair: 10% d’économie d’eau d’ici 2050, en particulier dans les secteurs les plus consommateurs comme la production d’électricité ou l’industrie.
Pour mettre un terme à l’inacceptable gaspillage dans nos canalisations (environ 20% de pertes à l’échelle nationale), l’Etat va investir 180 millions d’euros par an dans les « points noirs », là où les fuites sont supérieures à 50%. Dans le département, cela concerne les communes de Savines, Saint-Michel de Chaillol, Eygliers, Ceillac et La Fare qui bénéficieront donc d’une aide directe.
Autre faille dans notre système, la réutilisation quasi inexistante des eaux usées (moins de 1% quand l’Espagne en est à 14%). Emmanuel Macron a annoncé vouloir atteindre un taux à la fois ambitieux et raisonnable de 10% en 2030, ce qui représente 3500 bouteilles d’eau par français et par an. 1000 projets vont être lancés et soutenus par l’Etat pour y parvenir.
Bien évidemment, pour garantir à la fois notre souveraineté alimentaire et la viabilité de notre usage de l’eau, le Président de la République a rappelé la nécessité de transformer notre modèle agricole. Chaque nouvelle installation agricole fera l’objet d’un accompagnement et d’un diagnostic pour être adaptée aux enjeux de l’eau. 30 millions d’euros par an seront investis dans des systèmes intelligents et de goutte à goutte pour réaliser des économies et surtout, les Agences de l’eau verront leur budget augmenter de 500 millions d’euros pour accompagner ce changement de modèle.
Il est aussigrand temps de payer le juste prix de l’eau. Le Président a ainsi annoncé la généralisation de la tarification progressive avec des premiers mètres cubes à prix modeste, et un prix plus élevé au-delà d’un certain niveau pour la consommation de confort (piscines…). Cela garantira un accès à l’eau potable pour tous, tout en incitant à la sobriété.
Enfin, sur la question centrale de la gouvernance, Emmanuel Macron s’est dit prêt à rendre plus flexible la loi rendant obligatoire le transfert des compétences eau et assainissement vers les intercommunalités, pour aller vers un « modèle pluriel et différencié ». Joël Giraud se félicite de cette décision qui s’inscrit dans l’esprit de ce plan eau : s’appuyer sur les territoires et leur diversité. L’ancien Ministre de la cohésion des territoires, qui connait très bien ce sujet, rappelle aussi la nécessité de maintenir une certaine solidarité intercommunale pour ne pas laisser sur le bord du chemin des communes isolées en proie à un manque de ressources en eau.
Autant de grands enjeux dont il était nécessaire de saisir selon Joël Giraud, qui ne manquera pas de les traiter au prisme des territoires montagnards dans la mission qui lui a été confiée par la Première ministre.
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