Joël Giraud est cosignataire d’un tribune transpartisane publiée le 3 octobre 2022 sur l’Opinion enjoignant les pouvoirs publics à favoriser l’accès des jeunes ruraux aux études de médecine.
A la veille du lancement du Conseil national de la refondation santé, nous, parlementaires de tous bords politiques et Des territoires aux grandes écoles, défendons une meilleure représentation des étudiants ruraux dans les études de médecine. En effet, le meilleur moyen d’avoir des jeunes médecins qui s’installent durablement dans les déserts médicaux, c’est qu’ils soient eux-mêmes issus de ces territoires.
Partout en France, la densité médicale est alarmante. Entre 2010 et 2022, le nombre de médecins actifs pour 100 000 habitants a diminué de 8 %. Plus qu’ailleurs, la ruralité souffre d’un déficit de professionnels de santé et l’écart entre ville et campagne continue à se creuser : on trouve près de trois fois plus de médecins par habitant à Paris ou dans les Alpes-Maritimes que dans l’Orne ou la Mayenne. Entre 2010 et 2022, l’Aveyron a enregistré un recul de -8,2% de médecins, la Haute-Marne un recul de -12,7% et la Nièvre un recul de -13%.
Nous avons la conviction que pour voir de nouveaux médecins s’installer dans les zones sous-denses, il nous faut encourager davantage de jeunes issus de ces territoires à choisir les études de médecine. Cette logique a fait ses preuves dans les 52 territoires ruraux et ultramarins où la Fédération Des Territoires aux Grandes Écoles propose un double accompagnement. D’une part, favoriser l’accès des jeunes ruraux aux cursus sélectifs ; d’autre part, encourager le retour de ces étudiants dans leur territoire d’origine.
Proximité. Une jeune médecin résume ce parcours : « Mon classement de sortie m’a permis de choisir la radiologie à Paris. Mais je souhaite revenir en Limousin pour la qualité de vie. J’y ai grandi, je veux retrouver une ville à taille humaine. » Revenir chez soi est un choix motivé par la façon de travailler, le rapport à sa patientèle et le cadre de vie.
Exercer dans un désert médical n’est pas synonyme d’isolement car depuis plusieurs années, l’État et les collectivités ont largement investi afin de développer un cadre de travail attractif pour les médecins généralistes. Que ce soit grâce aux maisons de santé ou aux communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS), tout est fait pour favoriser une dynamique de travail collective.
Exercer dans un désert médical c’est aussi faire le choix d’une relation de proximité avec les patients. Pour Xavier, médecin dans le Gers : « la relation qui se noue avec les patients est absolument unique. Une relation presque d’amitié et de respect se noue. Ce lien de confiance est inestimable et ne se retrouve pas en ville. »
Les nouvelles générations de médecins doivent davantage ressembler à nos territoires pour compenser les départs à la retraite dans les zones sous-dotées. Cela nécessitera de lever les freins à l’accès des jeunes ruraux aux études de médecine. Autocensure, manque d’information, mobilité et accès aux logements en sont des exemples.
Des solutions existent : dispositif de mentorat, bourses, présentation de la PASS (première année de médecine) dans les lycées. La liste est longue et non exhaustive. Le choix doit se faire en concertation avec les forces vives des territoires. C’est une réflexion que nous porterons à l’occasion du CNR.
Cosignataires : Jean-François Rousset (coprésident du groupe transpartisan accès aux soins, député de l’Aveyron) et 35 parlementaires avec la Fédération Des territoires aux grandes écoles
Cosignataires : Jean-François Rousset (coprésident du groupe transpartisan accès aux soins, député de l’Aveyron), Margot Lecoeur (présidente de Des territoires aux grandes écoles), Joël Giraud (ancien ministre, député des Hautes-Alpes), Brigitte Micouleau (sénatrice de la Haute-Garonne), Jean-Claude Requier (sénateur du Lot), Laurent Esquenet-Goxes (député de la Haute-Garonne), Didier Lemaire (député du Haut-Rhin), Pierre Morel-A-L’huissier (député de la Lozère), Jean-Marc Zulesi (président de la commission du développement durable et de l’aménagement du territoire, député des Bouches-du-Rhône), Astrid Panosyan-Bouvet (députée de Paris), Didier Martin (député de la Côte-d’Or), Eric Alauzet (député du Doubs), Bernard Buis (sénateur de la Drôme), Julie Delpech (députée de la Sarthe), Philippe Fait (député du Pas-de-Calais), Stéphane Mazars (député de l’Aveyron), Christine Le Nabour (député d’Ille-et-Vilaine), Stéphane Travert (député de la Manche), Huguette Tiegna (député du Lot), Benoît Bordat (député de la Côte-d’Or), Charlotte Parmentier-Lecocq (députée du Nord), Laurence Heydel Grillere (députée de l’Ardèche), Freddy Sertin (député du Calvados), Lionel Vuibert (député des Ardennes), Émilie Chandler (députée du Val-d’Oise), Patricia Lemoine (députée de Seine-et-Marne), Nicolas Pacquot (député du Doubs), Michel Lauzzana (député du Lot-et-Garonne), Nicole Le Peih (députée du Morbihan), Olivier Serva (député de la Guadeloupe), Françoise Buffet (députée du Bas-Rhin), Béatrice Piron (députée des Yvelines), Sarah Tanzilli (députée du Rhône), Louis Margueritte (député de Saône-et-Loire), Anne Brugnera (députée du Rhône), Patrice Perrot (député de la Nièvre), Estelle Folest (députée du Val d’Oise)