Pierre Moscovici, Premier président de la Cour des comptes était auditionné ce jour par la commission des finances de l’Assemblée nationale sur le rapport de la juridiction financière sur la situation et les perspectives 2020 des finances publiques suite au troisième projet de loi de finances rectificative.
En bon montagnard, le député Joël Giraud a souhaité l’interroger sur les moyens de tenir la difficile ligne de crête entre la maîtrise des dépenses et la relance de la croissance. L’ancien Rapporteur du budget a en effet rappelé que si le redressement des finances publiques entamé en 2017 permet aujourd’hui à la France de conserver sa stabilité financière alors que son endettement va décoller de plus de 20 points du PIB, cette situation exceptionnelle appelle à maintenir le financement de dépenses prioritaires dans des domaines moteurs de la croissance de demain tels que la transition écologique, l’éducation et la recherche et la cohésion des territoires.
Du côté des recettes, le député haut-alpin appelle à stabiliser le niveau de prélèvement, sauf à supprimer des niches fiscales inopérantes parmi les nombreuses qu’il s’est attelé à identifier lors de son mandat de rapporteur, avant de demander au Premier président de la Cour comment il concevait l’articulation du désendettement de la France avec les plans de relance européens de mutualisation de la dette.
Pierre Moscovici a répondu que la perception de la qualité de la signature de la France tient avant tout à son économie solide, ses capacités de rebond et d’innovation. Que l’Europe se montre capable de solidarité et de mutualiser pour la première fois des emprunts avec une clé de répartition par pays représente deux novations de taille qui renforcent le moteur franco-allemand. Et c’est précisément pour ne pas diminuer la crédibilité de la France que les efforts pour maîtriser la dette nationale doivent être d’autant plus soutenus.