Pour répondre à la crise profonde rencontrée par la filière automobile (covid19, transition vers l’électrique, mutation du secteur par l’innovation), le Président de la République s’est engagé le 27 mai sur le site industriel de Valeo à Etaples à « faire de la France la première nation productrice de véhicules propres en Europe » avec pour objectif de porter à plus de 1 million par an sous 5 ans la production de véhicules propres (électriques, hybrides rechargeables ou hybrides).
Le secteur automobile représente près de 18% du chiffre d’affaires de notre industrie et près de 400 000 salariés. Il connaît un ralentissement de l’activité depuis la fin 2019 et la crise sanitaire a amplifié les difficultés : Le secteur a connu une baisse d’activité en moyenne de plus de 80 % et les ventes d’automobiles ont-elles aussi chuté de 80 %.
Le Président de la République a donc présenté un plan « historique » d’un montant de 8 milliards d’euros reposant sur trois axes :
1) Le soutien à la demande : c’est un effort de plus d’1 milliard d’euros pour l’État.
Pour renouveler le parc automobile français en faveur des véhicules propres, à partir du 1er juin et jusqu’au 31 décembre 2021, le bonus écologique sera porté à 7000 euros pour l’achat de véhicules électriques par les particuliers et à 5 000 euros pour les entreprises ; un bonus de 2 000 euros pour les hybrides rechargeables sera aussi créé. Pour les personnes qui vivent ou travaillent dans des zones à faibles émissions, la prime pourra être bonifiée. Pour que les voitures électriques puissent être facilement rechargées, nous fixons l’objectif d’un déploiement de 100 000 bornes de recharge d’ici 2021 (l’objectif initial était prévu pour 2022). Nous renforçons la « prime à la conversion » à 3000 euros pour un véhicule neuf et à 5000 euros pour un véhicule électrique et augmentons le nombre de ménages pouvant en bénéficier. Désormais, les trois-quarts des Français seront éligibles à cette mesure, qui s’appliquera aux ménages disposant d’un revenu fiscal de référence inférieur à 18 000 euros net par part. Ce dispositif sera disponible à partir du 1er juin pour les 200 000 premiers achats.
2) Investir pour produire en France les véhicules de demain
Nous allons mobiliser 200 millions d’euros de subventions pour accompagner les équipementiers, l’ensemble des entreprises sous-traitantes de la filière dans leur transformation et leur montée en gamme. Par ailleurs, nous avons également décidé la création d’un fonds d’investissement de 600 millions d’euros pour intervenir en fonds propres sur l’ensemble des entreprises de la filière. L’Etat apportera 400 millions d’euros et chacun des deux grands constructeurs français, PSA et Renault, mettront eux-mêmes 100 millions d’euros. Enfin, 150 millions d’euros seront mobilisés pour contribuer à l’effort de relance de la filière pour soutenir l’innovation, la R&D de l’industrie automobile française. Les premiers projets pourront débuter dès août 2020.
3) Relocaliser la production à valeur ajoutée en France et consolider la totalité de la production industrielle sur nos sites.
Les groupes français PSA et Renault se sont engagés à augmenter leur production de véhicules électriques et hybrides en France pour atteindre 1 millions de véhicules dès 2025. Le Président a rappelé l’engagement de Renault à investir 450 millions d’euros dans son site de Maubeuge. Le prêt de 5 milliards d’euros de l’Etat ne saurait être conclu avant que ces discussions n’aboutissent et il dépendra de l’issue de celles-ci. Le Président attend en particulier que des garanties soient données aux salariés des sites de Douai et de Maubeuge. Renault a aussi pris la décision de rejoindre le programme européen de batteries électriques qui regroupait notamment, côté français, PSA et Total Saft.
Le Président de la République a également précisé que le plan de relance franco-allemand d’environ 500 milliards d’euros avait « vocation à soutenir les secteurs les plus en difficulté » comme l’automobile.
Au total, « il s’agit d’un plan de défense de notre emploi industriel, qui va être confronté à l’une des plus graves crises de son histoire. Il s’agit d’un plan de souveraineté industrielle automobile, qui a vocation à relocaliser de la valeur ajoutée (…) Et il s’agit donc bien d’un plan d’avenir de l’automobile, du XXIè siècle ».