article du Dauphiné Libéré du 21 mai 2020 :
La cellule interministérielle de crise doit valider le projet ministériel
Alèses plastifiées sur les matelas, cloisons séparatrices ou plexiglas entre couchettes, horaires de levers décalés, duvet ou draps jetables individuels obligatoires…Les refuges pourront bien rouvrir après le 2 juin, a confirmé ce jeudi la secrétaire d’État à la Transition écologique Emmanuelle Wargon, mais selon un mode inédit. La dernière réunion du groupe de pilotage concernant la réouverture de ces hébergements par temps de Covid-19 a abouti mardi soir à un projet de protocole sanitaire. Le préfet de Savoie, Louis Laugier coordonnait cette réflexion à laquelle participait le président du Conseil national de la montagne, le député haut-alpin Joël Giraud (LREM).
Certains refuges (pas tous) fonctionneront à capacité réduite. Dans le massif du Mont-Blanc, selon la Fédération Française des clubs alpins et de montagne (FFCAM), tous les grands bâtiments, comme Argentière, Albert 1er, Cosmiques, ou le Goûter et Tête Rousse sur la voie du toit des Alpes, sont prêts à ouvrir avec 80 à 85 % de places disponibles pour favoriser la distanciation sociale des équipes de gardiennage. Pour les petits refuges isolés, au modèle fragile, la réouverture n’est pas garantie.
Réservation obligatoire et charte à signer
Si les gestionnaires, la FFCAM, les parcs de la Vanoise ou des Pyrénées, les guides de Chamonix, la STD ont des obligations, les randonneurs et alpinistes s’engagent aussi. Tout pratiquant devra se doter de son équipement personnel de protection (gel hydro alcoolique, masque) et signer une charte des règles et bonnes pratiques renvoyée par mail au moment de la réservation qui sera obligatoire, pour des raisons de traçabilité. Toutefois le non-respect de de cette disposition n’a pas été assorti de sanction. Et le sera difficilement, le refuge étant aussi un abri de secours.
Ce protocole validé par la ministre doit encore obtenir l’aval de la cellule interministérielle de crise. Mais Emily Cardoso, du syndicat des gardiens de refuges (SNGRGE), se dit optimiste. « Il s’agit d’un cadrage général car chaque refuge est unique, varie par son modèle économique, et devra adapter son propre protocole, à valider avec la commune et la préfecture. Cela ne va pas être simple. On n’accèdera plus à un refuge de la même façon.»