Rappelant le poids économique du tourisme en France qui génère 2 millions d’emplois et près de 8% de la richesse nationale et doit faire face à la pire épreuve de son histoire moderne, le Premier ministre a détaillé à l’issue du comité interministériel les mesures d’un plan de soutien massif à destination des secteurs des cafés, hôtels, restaurants, du tourisme, de l’événementiel du sport et de la culture :
- Le fonds de solidarité restera ouvert aux entreprises de l’hôtellerie-restauration et du tourisme jusqu’à la fin de l’année 2020 ;
- Il est élargi aux entreprises ayant jusqu’à 20 salariés et 2 millions d’euros de chiffre d’affaires ; le plafond du second volet est porté à 10 000 € ;
- un prêt garanti Etat « saison » va être mis en place avec un plafond qui atteindra le chiffre d’affaires des 3 meilleurs mois de l’année précédente pour prendre en compte la saisonnalité (BPI porte son enveloppe pour le tourisme de 250 M€ à 1 Md €) ;
- Les banques s’engagent à proposer aux PME un report de tous leurs prêts sur 12 mois et non 6 mois ;
- Les cotisations sociales patronales entre mars et juin sont exonérées, ce qui sera prolongé tant que les entreprises seront fermées ;
- Un crédit de cotisation de 20% des salaires versés depuis février sera accordé aux entreprises, imputable sur l’ensemble des cotisations dues ; au total ces allègements de cotisations représente 2 Md € d’aide au secteur ;
- Le chômage partiel est prolongé jusqu’à fin septembre 2020 et au-delà si les activités reprennent trop lentement ;
- Un plan d’investissement en fonds propre de 1,3 Md € pour accompagner la reprise sera mobilisé par l’Etat et porté par la Caisse des Dépôts et BPI France, pour atteindre 7 Md €en générant des investissements privés ;
- Une prochaine Loi de finances rectificative devrait permettre aux collectivités qui le souhaitent de prévoir pour 2020 des allègements de taxe de séjour et un dégrèvement de deux tiers de la CFE que l’Etat financera pour moitié ;
- Afin de soutenir la demande, le plafond d’utilisation des tickets restaurant sera doublé et ils seront utilisables le week-end.
Au total, ce sont 18 Md € de finances publiques qui sont mobilisées pour le sauvetage du tourisme, devenu priorité nationale.
Par ailleurs sur la tonalité d’un optimisme prudent, le Premier ministre a annoncé que la date d’ouverture des cafés et restaurant sera fixée la semaine du 25 mai, avec un objectif d’ouverture le 2 juin dans les départements verts notamment, en fonction de l’évolution de l’épidémie et sous réserve que les mesures sanitaires soient respectées.
Sous réserve également de l’évolution de l’épidémie, « les Français pourront partir en vacances en juillet et août en France et Outre-mer », s’est exprimé Edouard Philippe. Dans cet objectif, les professionnels du tourisme et de l’hôtellerie ont pris l’engagement de rembourser intégralement les réservations en cas d’évolution défavorable, pour permettre aux Français d’envisager dès aujourd’hui leurs séjours.
Le député Joël Giraud se félicite vivement de ces annonces qui permettent aux professionnels d’y voir un peu plus clair et de s’organiser, ayant défendu un certain nombre de ces mesures avec ses collègues du groupe de travail Tourisme de l’Assemblée nationale, tout en rappelant que le chemin de la reprise est encore long et que la prudence des comportements individuels reste de mise pour l’atteindre.