Le train de nuit Paris – Briançon détourné… par Modane.
L’État et les co-financeurs ont donc tenu parole et la ligne Grenoble – Gap ne fermera pas. Cela a définitivement été acte ce matin lors d’un comité de pilotage à Valence.
L’addition est salée car SNCF Réseau est parvenue à convaincre tous les partenaires de mettre lourdement les mains à la poche : 34 millions d’euros de travaux débutant dès novembre 2020 qui permettront une réouverture totale en 2022, là où sur les autres réseaux européens (Autriche, Italie du Nord, Allemagne), la facture serait trois fois moindre… La faute à des normes techniques non différenciées en France suivant les modes d’exploitation.
Ces travaux se dérouleront simultanément avec la réfection complète de l’axe Valence – Veynes, qui a lieu de la fin des vacances d’hiver 2021 jusqu’aux vacances de Noël 2021, où devrait être prêt le nouveau train de nuit new-look.
« La SNCF a donc fait évoluer ses travaux en garantissant qu’ils seraient pérennes alors qu’au précédent comité de pilotage, elle n’avait prévu que de faire financer des travaux provisoires à fonds perdus. Nous sommes donc sur un sauvetage de la ligne et c’est à mettre à l’actif du Gouvernement qui ne voulait pas d’un cautère sur une jambe de bois vouée à la disparition » constate Joel Giraud. Le député des Hautes-Alpes tempère : « mais restent les moyens de substitution pour se rendre dans les Hautes-Alpes prévus par SNCF Mobilités qui relèvent du surréalisme avec un train de nuit qui sera détourné par… Modane où seront assurées des correspondances routières pour le Briançonnais via le tunnel du Fréjus, l’Italie et le col du Montgenèvre… tandis que les gapençais auront droit à un car de nuit… »
Pour le Rapporteur général du budget, ce montage rocambolesque est à revoir d’autant que le passage par l’Italie va nécessiter une autorisation de sortie de territoire pour les mineurs, et que les aléas routiers dus au climat sont importants au col du Montgenèvre, jusqu’en mai et dès octobre.