Contribution de Joël Giraud, Rapporteur général du budget, dans l’Humanité :
Le projet de loi de finances pour 2020 est porteur de bonnes nouvelles.
Indéniablement, la croissance française résiste mieux à la dégradation du climat économique mondial que la plupart de ses partenaires européens, grâce aux efforts sérieux déployés depuis deux ans en matière de pouvoir d’achat, sans entacher la réduction du déficit public qui passe de 3,1 % à 2,2 % en 2020, ni empêcher une légère décrue de la dette après une stabilisation l’année dernière, une première depuis dix ans.
Après la prise en compte de l’inflation, le pouvoir d’achat des ménages progresse en effet de 2 % en 2019. En moyenne, cela représente 850 euros par ménage, soit la plus forte progression depuis douze ans. Cela s’explique essentiellement par les mesures de baisse de la fiscalité et les mesures d’urgence mises en place par la majorité : prime d’activité, baisse de la CSG pour les petites retraites, exonération des heures supplémentaires, prime exceptionnelle défiscalisée et baisse de la taxe d’habitation.
Cette tendance doit se poursuivre en 2020 avec une hausse d’environ 1,2 % du pouvoir d’achat grâce aux mesures annoncées par le président de la République, le 25 avril, et inscrites dans divers textes, dont le projet de loi de finances pour 2020, faisant droit aux revendications des gilets jaunes.
En tant que Rapporteur général de la commission des Finances de l’Assemblée nationale, je salue et soutiens le choix de l’exécutif de s’engager progressivement vers une « politique de la demande », en injectant dans l’économie net particulièrement vers les ménages les marges de manœuvre issues, notamment, des taux bas, dans la perspective de leur pérennisation qui, loin d’être une aberration comme le prétend parfois l’opposition, représente un virage prometteur de notre politique économique.
Je salue également le maintien de l’investissement dans les politiques publiques avec un schéma d’emplois neutre pour 2020, poursuivant parallèlement une maîtrise forte de la dépense et, surtout, les nombreuses réformes structurelles engagées, par ailleurs, depuis le début du quinquennat.
Je soutiens l’appel du ministre de l’Économie et des Finances aux autorités allemandes, qui doivent, elles aussi, s’engager sur la voie de l’investissement et de la relance, alors que leur modèle s’essouffle et que de nombreux économistes s’en alarment.
Je tiens à souligner « en même temps » les effets préalables bénéfiques de la « politique de l’offre » portée par le gouvernement et sa majorité, et leur poursuite claire au sein du présent projet de loi de finances, contrairement à ce qui a pu être écrit ici ou là par certaines organisations patronales.
En outre, ce projet de loi de finances met fidèlement en musique le programme présidentiel, avec par exemple la transformation du crédit d’impôt pour la transition énergétique (Cite) en prime forfaitaire, la suppression à court terme de la taxe d’habitation dans le cadre d’une refonte ambitieuse des finances locales, la réduction de l’impôt sur le revenu qui permet de rendre 5 milliards d’euros aux ménages issus des « classes moyennes » et, grâce à la mise en place réussie du prélèvement à la source, les Français pourront constater cette baisse de leur impôt dès le début de l’année 2020 sur leur fiche de paie.
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