Tout était pourtant dans les clous. Le décret rédigé avait l’avis favorable de toutes les instances : Conseil national de la montagne, Conseil national de la sécurité routière…, les montagnards l’attendaient pour mettre un terme à des blocages récurrents d’axes majeurs avec hébergements d’urgence massifs à la charge des collectivités, et risques importants pour la sécurité des personnes et bien non, les transporteurs routiers l’ont encore emporté par leur lobbying incessant : les équipements spéciaux ne seront pas cet hiver obligatoires de novembre à mars sur les routes de montagne déterminées par arrêtés préfectoraux.
Le système est pourtant en vigueur dans la plupart des pays voisins comme l’Italie, la Suisse. Quant à l’Allemagne, la sanction est encore plus dure, c’est la perte des droits à l’assurance en cas d’accident si les équipements ne sont pas adaptés. Le président de la Commission permanente du Conseil national de la montagne (CNM), le député des Hautes-Alpes et rapporteur général du budget Joël GIRAUD a rencontré début septembre le Premier ministre en personne mais le décret n’est pas signé et le temps de la concertation pour définir les périmètres concernés est désormais trop court.
« La gabegie sur les routes de montagne et en particulier dans les Alpes va donc pouvoir se poursuivre », tonne Joël GIRAUD, furieux de ce nouveau report, qui fustige les « lobbys de l’insécurité routière ». Les élus de la montagne et les professionnels qui attendent l’application de cette mesure votée en 2016 dans la nouvelle loi montagne ne décolèrent pas et sont à l’image de ce fonctionnaire de la Police aux Frontières rencontré ce matin à Montgenèvre (frontière franco-italienne) : « Les poids lourds continueront à se mettre en portefeuille et à tout bloquer, c’est la prime à l’incivilité ».
Lu sur ledauphine.com : Report du décret sur les équipements spéciaux : Joël Giraud dénonce le lobby « de l’insécurité routière »
Interview sur dici.fr : « Obligation des équipements spéciaux, le Député Joël Giraud furax«