PARIS, 20 juin 2019 (AFP) – Vers une ultime validation du budget 2018: l’Assemblée nationale a approuvé dans la nuit de mercredi à jeudi le projet de loi de règlement et d’approbation des comptes, qui confirme la diminution du déficit public de la France sous les 3% de PIB.
Le projet de loi de règlement arrête le montant définitif des recettes et des dépenses du budget de l’État, ainsi que le résultat budgétaire qui en découle. Il permet également d’approuver le compte de résultat de l’exercice ainsi que le bilan et ses annexes.
« Le déficit public est donc à 2.5% constaté en 2018 », alors qu’il était « à 3.4% lorsque nous sommes arrivés et à 2.8% en fin d’année 2017 », s’est félicité le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin, estimant que le pays « a rétabli ses comptes publics ».
Le rapporteur général du Budget Joël Giraud (LREM) a rappelé que la France était sortie de la procédure de déficit excessif, engagée par la Commission européenne, « dont elle faisait l’objet depuis 10 ans ».
« Nonobstant l’antienne (…) de certains esprits chagrins, la dépense publique a bien diminué en volume et le tout a été obtenu alors même que nous avions engagé une importante transformation de la fiscalité, avec une baisse d’impôts de plus de 16 milliards d’euros », a-t-il poursuivi.
En 2019, le déficit public de la France devrait cependant dépasser une nouvelle fois la fameuse barre des 3% pour atteindre 3,1% de son produit intérieur brut (PIB). Selon Paris, il est plombé par la transformation du Crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE) en baisse des charges, à hauteur de 0,9 point, ainsi que par les mesures annoncées face à la grogne des « gilets jaunes ».
Le déficit public doit ainsi redescendre dès 2020 à 2,2% du PIB, selon les dernières prévisions de la Commission européenne.
A l’Assemblée, un chiffre en particulier a fait monter au créneau le président de la Commission des finances Eric Woerth (LR): « La dépense publique ne diminue pas en 2018, elle progresse de 1% en volume. C’est près de 17 milliards d’euros de plus qu’en 2017 », a affirmé l’ancien ministre du Budget, estimant que « l’assainissement » n’est « plus la priorité du gouvernement ».
Socialistes, communistes et Insoumis ont également voté contre le texte.
La présidente du groupe socialiste Valérie Rabault a blâmé le gouvernement pour des finances publiques « qui ne vont pas mieux ». Sabine Rubin (LFI) a elle critiqué des choix budgétaires « opaques, austéritaires et court-termistes », tandis que Jean-Paul Dufrègne (PCF) a fustigé des dépenses publiques « cadenassées ».
Le projet de loi de règlement sera examiné au Sénat le 11 juillet.