Un collectif de 245 parlementaires, dont le député des Hautes-Alpes Joël Giraud, emmené par la députée (LRM) du Lot Huguette Tiegna, s’indigne, dans une tribune au « Monde », que l’état actuel du droit international et européen ne permette pas de lutter contre le phénomène.
« Engageons-nous contre la haine en ligne »
Un collectif de 245 parlementaires, emmené par la députée (LRM) du Lot Huguette Tiegna, s’indigne, dans une tribune au « Monde », que l’état actuel du droit international et européen ne permette pas de lutter contre le phénomène.
Faire évoluer la législation
Ce n’est pas la première fois qu’un site ou qu’un contenu disparaît pour mieux réapparaître. En 2005, déjà, le lendemain du filtrage d’un site négationniste ordonné par la justice, on retrouvait dix sites « miroirs », qui reprenaient le contenu incriminé.
Trop souvent, beaucoup d’énergie est dépensée dans la lutte contre ces sites, pour un résultat nul, voire négatif, si l’on considère la publicité faite au contenu. Malgré notre consternation et notre indignation, nous sommes plus que jamais déterminés à trouver des solutions pour endiguer le phénomène inquiétant de la haine en ligne.
Ainsi, nous sommes prêts à faire évoluer la législation française sur la question. En effet, depuis trop longtemps, notre droit court après la technologie et les contournements y sont trop nombreux et trop faciles. Nous sommes déterminés à faire avancer le sujet au niveau européen et sur la scène internationale. Il est temps de réfléchir à un nouveau système de régulation international et européen des plates-formes de l’Internet.
Capacité d’indignation
Nous avons la volonté, enfin, d’associer à la réflexion les acteurs de l’Internet, dont les GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft). Depuis longtemps, ils ont montré leur capacité à agir sur des contenus pédopornographiques ou sur les atteintes au droit d’auteur. Nous les sollicitons pour que nous trouvions, ensemble, des solutions afin d’agir sur des contenus haineux.
Nous, parlementaires, élus de la nation, sommes malheureusement régulièrement victimes de ce genre de propos. Toutefois, nous disposons de moyens, qu’ils soient juridiques, politiques ou médiatiques, pour lutter contre cette violence, cette stigmatisation et cette persécution. En revanche, beaucoup de nos concitoyens reçoivent ces injures comme des insultes personnelles et se terrent dans le silence, imaginant qu’ils ne peuvent rien faire.
Dans un monde qui nous confronte au quotidien à la haine de certains, et qui tendrait à neutraliser nos émotions, sous l’effet de la redondance de cette violence, il nous appartient, en tant qu’élus responsables, en tant que citoyens engagés, de préserver notre capacité à nous indigner. Nous nous devons d’être le relais auprès des jeunes générations, afin qu’à leur tour, elles puissent s’élever contre la violence des mots. Nous le devons aux victimes quotidiennes de ces propos.
Lire l’article de la Radio ALPES 1 : http://alpesdusud.alpes1.com/news/hautes-alpes/75174/hautes-alpes-joel-giraud-s-engage-contre-la-haine-en-ligne