EXCLUSIF Le gouvernement pourrait finalement retenir un montant d’économies inférieur aux 20 milliards d’euros promis par Emmanuel Macron fin août.
La cure d’austérité sera peut-être (un peu) moins sévère que prévu. Selon nos informations, le gouvernement pourrait se fixer un objectif moins ambitieux que les 20 milliards d’euros d’économies annoncées jusqu’ici pour le budget 2018, qui doit être présenté le 27 septembre. « Mon objectif est de réaliser les économies nécessaires pour que le déficit public ne dépasse pas 3% du PIB tout en finançant les baisses d’impôts décidées », nous a répondu le ministre du budget, Gérald Darmanin, prenant soin d’ajouter: « et je m’aperçois que les recettes fiscales sont au rendez-vous ces dernières semaines. »
Selon les chiffres de Bercy, elles sont, en effet, en hausse de plus de 3% par rapport à la même période en 2016, soit 5,6 milliards supplémentaires engrangés. Ce sont l’impôt sur les sociétés (+12%) et la TVA (+5%) qui affichent les progressions les plus rapides grâce à l’accélération de la croissance. Alors que le gouvernement table encore sur 1,6% en 2017, l’OCDE vient ainsi de rehausser sa prévision à 1,7% après les bons chiffres de l’été, laissant espérer une réduction du déficit public plus forte cette année. Du coup, certains parlementaires de la majorité, dont Joël Giraud, le rapporteur du budget, plaident pour que les efforts exigés l’année suivante soient revus à la baisse et ramenés à 15 ou 16 milliards au lieu des 20 milliards encore promis par Emmanuel Macron, dans son entretien au Point fin août. Et Bercy ne leur a pas fermé la porte.
Quel que soit le chiffre retenu au final, la marche sera, de toute façon, difficile à franchir. François Hollande, s’était déjà fixé un objectif similaire, avec son fameux plan d’économies de 50 milliards en trois ans, annoncé en grande pompe en 2014. Or, selon la Cour des comptes, les économies effectivement réalisées ont péniblement atteint 27 milliards. Par ailleurs, l’Elysée a annoncé que l’Etat, à lui seul, assurera 10 milliards d’économies en 2018. Or, de la défense à l’enseignement supérieur en passant par l’éducation, les ministres défilent dans les médias pour se féliciter que leur budget va augmenter l’an prochain.